On protège ce qu’on aime : et si tout commençait par la reconnexion au vivant ?
Une rupture silencieuse mais profonde
C’est une séparation que peu d’entre nous ont réellement choisie, et pourtant elle s’est installée dans nos vies à bas bruit. Aujourd’hui, plus de 80 % de la population mondiale vit en milieu urbain. Le béton, les écrans et le rythme effréné ont progressivement remplacé les arbres, le silence, la lenteur. Cette déconnexion au vivant n’est pas sans conséquence.
Il ne s’agit pas ici de prêcher une écologie militante, mais de regarder en face une évidence : notre santé, mentale et physique, est intimement liée à celle de la planète. Lorsque l’environnement se dégrade, ce ne sont pas que les espèces qui disparaissent, ce sont aussi nos repères biologiques, nos sources de régénération, et parfois notre capacité à ressentir.
Les preuves dans le cerveau : pourquoi la nature nous fait du bien
La science confirme ce que notre corps pressent : le contact régulier avec la nature réduit le stress, améliore la concentration, renforce l’immunité, et stabilise l’humeur.
En 2019, une étude publiée dans Nature Scientific Reports a démontré qu’au moins 120 minutes par semaine passées dans un environnement naturel suffisent à produire des effets significatifs sur le bien-être. Ce n’est pas un luxe, c’est un besoin physiologique.
Sur le plan neurologique, les bénéfices sont mesurables :
- l’exposition à des paysages naturels réduit l’activité de l’amygdale (zone liée à l’anxiété), et augmente celle du cortex préfrontal, impliqué dans la prise de décision et l’empathie.
- La simple vue d’un arbre ou d’un oiseau déclenche un apaisement mesurable de la variabilité cardiaque.
L'attachement, moteur d'engagement
Il y a une dimension plus subtile mais tout aussi cruciale : on protège ce à quoi l’on est émotionnellement attaché. C’est ce qu’explique le concept de connectedness to nature, développé par les chercheurs Mayer et Frantz (2004). Plus une personne se sent reliée à la nature, plus elle adopte des comportements pro-environnementaux... mais aussi plus elle se sent alignée intérieurement.
Cet attachement se construit par l’expérience directe, dès l’enfance, mais peut se réactiver à tout moment de la vie : une randonnée, un jardin cultivé, une baignade sauvage, ou une simple marche sans but dans un parc peuvent raviver cette sensation d’appartenance.
Et c’est peut-être ici que se loge un levier puissant : réapprendre à aimer la nature pour avoir envie de la protéger.
Réconcilier santé humaine et santé planétaire
Longtemps, nous avons séparé les questions de bien-être individuel de celles d’environnement. Pourtant, de plus en plus de chercheurs, médecins et décideurs convergent vers une nouvelle approche : la santé planétaire. Elle considère que notre santé dépend directement des écosystèmes dans lesquels nous vivons.
Pollution de l’air, perturbateurs endocriniens, chute de la biodiversité, surexploitation des sols : ces crises ne sont pas des “enjeux extérieurs”. Elles nous traversent, et leurs effets se manifestent sous forme de burn-out, de fatigue chronique, de troubles digestifs, de baisse d’immunité ou de surcharge mentale.
Ce lien entre le dehors et le dedans n’est pas qu’une image : notre microbiote, notre rythme circadien, notre équilibre hormonal, notre système immunitaire sont tous synchronisés avec les cycles du vivant.
Conseils concrets pour (re)faire entrer le vivant dans sa vie et ses décisions
Recréer du lien avec la nature ne passe pas uniquement par un départ à la campagne. Voici quelques pistes applicables dans le quotidien, même urbain et professionnel :
- Ancrer une pratique de nature hebdomadaire : deux heures de marche, de jardinage, ou de contemplation silencieuse d’un paysage. Même dans un parc urbain.
- Intégrer du vivant dans les lieux de travail : lumière naturelle, plantes, bois, vues extérieures...
- Inclure la régénération dans ses décisions stratégiques : un produit, un service, une décision contribue-t-il à dégrader ou à restaurer le vivant ? La grille devient éthique, mais aussi économique.
- Observer les rythmes naturels : respiration, saisonnalité, alternance activité/repos. C’est un guide pour retrouver une forme d’intelligence corporelle et de lucidité stratégique.
- Transmettre l’émotion du vivant : initier des immersions en nature pour les équipes, intégrer des récits inspirants dans la culture d’entreprise, célébrer la beauté.
Et après ? Revenir à soi pour transformer le monde avec The Human Hack
Revenir au vivant, ce n’est pas seulement une affaire de politiques publiques ou de stratégies d’entreprise. C’est d’abord un mouvement intime. Une manière de se rappeler que notre santé, physique, mentale, émotionnelle, dépend d’un équilibre plus vaste.
Chaque fois que nous nous reconnectons à la nature, nous renforçons nos ressources internes, nous régulons notre système nerveux, nous retrouvons notre puissance d’agir. C’est en retrouvant un lien sensible avec la nature que naît l’envie de la protéger. Et c’est en la protégeant que nous nous réparons nous-mêmes.
Chez The Human Hack, nous croyons que remettre le vivant au cœur de nos vies et de nos entreprises est aussi la meilleure manière de remettre notre santé au centre. Pas comme un objectif égoïste, mais comme un point d’ancrage pour des choix plus alignés, plus durables, plus humains.
Et si le premier acte de soin que l’on pouvait poser pour la planète, c’était de se reconnecter à soi ?